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Poster présenté lors des VIIIe Rencontres doctorales de l’École Européenne de Protohistoire de Bibracte, 14-16 mars 2022.

Résumé:

Les prédilections pour certaines orientations astronomiques pour les tombes et monuments funéraires de la Protohistorie récente (âges des métaux) sont un phénomène avéré, mais mal compris. Les vestiges archéologiques sont muets quant aux raisons qui amenaient les commémorants d’orienter le dispositif funéraire vers le soleil levant ou couchant. Un symbolisme céleste, qu’il soit solaire, lunaire ou encore astral, reste plus ou moins l’unique solution envisagé par les archéologues. Or, il existe, entre la terre et le ciel, des liaisons autres que symboliques.

Les nécropoles du Bassin Parisien datées de l’âge du Bronze et premier âge du Fer (approx. 2000 – 450 av. n. e.) abritent un grand nombre d’enclos circulaires et quadrangulaires. Ces monuments funéraires fossoyés comprennent parfois une rupture du fossé qui, de toute vraisemblance, facilitait l’entrée dans l’aire ceinte. Une majorité écrasante de ces ouvertures se situe dans le quart sud-est des structures. Afin d’éclaircir cette prédilection curieuse, une étude quantitative des enclos de la zone d’interfluve Seine-Yonne a été effectué. À peu près d’un tiers des structures comporte l’ouverture qui est le plus souvent orientée au sud-est. Il semble, néanmoins, que la rigueur dans les choix du positionnement s’est estompée à l’âge du Fer.

Une étude spatiale a également été menée sur la zone entre la Seine et l’Aube où les enclos funéraires repérés par la photographie aérienne se comptent par milliers. Il en ressort que l’implantation des nécropoles s’accorde avec la prédilection pour l’exposition sud, mais avec bien moins de rigueur. Cette découverte permet de contextualiser le symbolisme funéraire dans l’ensemble des pratiques d’espace. L’exposition méridionale est sans doute particulièrement intéressante pour l’agriculture dans les latitudes de l’Europe tempérée, ce qui ouvre deux pistes de réflexion. D’une part, s’ouvre la possibilité d’appropriation du symbolisme agraire pour les rites funéraires. D’autre part, il peut être envisagé que cette préférence topographique reflété la distribution des sites d’habitat et des zones d’activités, eux plus concentrés sur les pentes méridionales.